Tumeur du rein

Votre urologue est disponible pour répondre à toutes vos questions. L’objectif de cette procédure est d’exciser la portion de votre rein affectée par une tumeur.

Rappel anatomique

Tumeur du rein

Le rein fonctionne comme un filtre, contribuant au nettoyage du sang et à l’élimination des toxines du corps. Normalement, une personne possède deux reins situés de chaque côté de la colonne vertébrale, sous le thorax, dans l’abdomen. Ils produisent l’urine qui est ensuite acheminée par les uretères jusqu’à la vessie, où elle est temporairement conservée jusqu’à l’excrétion. Il est possible de vivre avec un seul rein, qui peut prendre en charge l’ensemble de ces fonctions de filtration.

Pourquoi cette intervention ?

Les analyses réalisées à la demande de votre médecin ont révélé la présence d’une tumeur rénale. Grâce aux dimensions et à l’emplacement de la tumeur, il est possible de préserver une portion de votre rein. Par conséquent, la chirurgie suggérée vise à retirer uniquement la section du rein affectée par la tumeur. Cette intervention est cruciale puisque sans traitement, la tumeur pourrait entraîner l’aggravation de la condition, se manifestant par des douleurs, des saignements, de la fièvre, la nécessité d’une chimiothérapie, l’apparition de métastases, voire le décès.

Existe-t-il d’autres possibilités


Certaines tumeurs de petite taille peuvent être simplement mises sous surveillance. Pour d’autres cas, il existe des alternatives au traitement chirurgical traditionnel. Ces méthodes, appelées techniques ablatives, visent à éliminer la tumeur en utilisant soit le froid (cryothérapie) soit la chaleur (radiofréquence, micro-ondes). Il est également possible de recourir à certaines formes de radiothérapie ciblée.

Toutefois, ces options, qui ne comportent pas l’ablation complète de la tumeur, sont envisagées dans des situations bien précises. Votre urologue vous a exposé les raisons pour lesquelles une néphrectomie partielle ou une tumorectomie vous est recommandée.

Préparation à l’intervention

Chaque procédure chirurgicale demande une préparation spécifique, adaptée à chaque patient. Il est crucial de respecter les instructions fournies par votre urologue et l’anesthésiste. Le non-respect de ces directives peut entraîner un report de l’opération. Une consultation avec l’anesthésiste avant l’opération est systématiquement requise.

Il est essentiel de communiquer à votre urologue et à l’anesthésiste tout antécédent médical, chirurgical, toute allergie ainsi que les médicaments que vous prenez actuellement, notamment les anticoagulants et les antiagrégants (comme l’aspirine, le clopidogrel, les antivitamines K, etc.), car ils peuvent accroître le risque d’hémorragie pendant la chirurgie. Selon votre cas, il est possible que votre traitement soit ajusté ou modifié avant l’intervention.

Technique opératoire

L’opération est réalisée sous anesthésie générale, avec différentes options pour accéder au rein :

  • Incision traditionnelle à l’avant ou sur le côté de l’abdomen (lombotomie)
  • Approche coelioscopique, éventuellement assistée par robot

La méthode d’accès est déterminée selon l’emplacement de la tumeur, votre constitution physique, vos antécédents médicaux et les préférences de votre chirurgien. Il peut arriver que :

  • Une sonde soit installée dans l’uretère durant l’opération,
  • La technique chirurgicale soit ajustée en cours d’intervention en réponse à des complications.

La procédure chirurgicale vise à retirer la tumeur tout en conservant autant que possible le tissu rénal sain. Souvent, il est nécessaire de stopper temporairement l’apport sanguin au rein en utilisant un clampage des vaisseaux rénaux durant l’ablation de la tumeur.

À la fin de l’opération, des drains peuvent être placés pour surveiller tout écoulement du site chirurgical.

L’échantillon de tissu prélevé est ensuite examiné au microscope dans un cadre anatomopathologique. Cet examen est crucial pour déterminer la suite du traitement, que ce soit un suivi régulier, une nouvelle intervention chirurgicale ou une chimiothérapie.

Suites habituelles

Pour assurer une surveillance efficace du fonctionnement rénal et prévenir toute complication urinaire au réveil, il est possible qu’une sonde urinaire soit installée durant l’opération, ce qui peut occasionner un certain inconfort.

La gestion de la douleur post-chirurgicale est assurée par des médicaments antidouleur. Pour réduire l’inconfort initial, un cathéter peut être inséré au niveau de la cicatrice.

Il vous sera normalement permis de vous lever et de recommencer à manger rapidement après l’opération.

Le moment de retirer les drains et la sonde urinaire est déterminé par le chirurgien, ces retraits étant rarement douloureux.

La période d’hospitalisation varie selon les cas, et une période de convalescence de quelques semaines est souvent nécessaire.

La planification de la reprise de vos activités habituelles et des étapes de suivi postopératoire sera discutée avec votre chirurgien.

Risques et complications

La majorité des interventions proposées se réalisent sans incident notable. Toutefois, chaque opération chirurgicale implique certains risques et complications potentiels, comme indiqué ci-après.

Des complications peuvent survenir en relation avec votre état de santé général et l’anesthésie utilisée, que ce soit une anesthésie locale ou générale. Ces risques vous seront détaillés lors de la consultation pré-opératoire avec le médecin anesthésiste. Complications liées directement à l’opération sont possibles bien que rares.

Complications fréquentes de toute chirurgie incluent :

  • Infections, locales ou généralisées
  • Saignements pouvant mener à un hématome ou nécessiter une transfusion
  • Thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire
  • Réactions allergiques

Complications spécifiques à l’intervention, bien que rares, incluent :

  • Durant l’opération :
    • Lésions accidentelles des organes voisins pouvant requérir une intervention complémentaire ou le recours à d’autres spécialistes chirurgicaux. Les décès sont extrêmement rares mais possibles.
    • Dommages à un vaisseau sanguin entraînant un saignement qui peut nécessiter une transfusion ou une réparation vasculaire.
    • L’incapacité de préserver le rein ou un risque élevé associé, pouvant conduire à une néphrectomie totale.
    • Problèmes de revascularisation du rein après la chirurgie pouvant nécessiter l’ablation totale du rein.
    • Blessure de l’uretère pouvant nécessiter la mise en place d’une sonde.
    • Découverte d’anomalies supplémentaires sur le rein ou d’adhérences inattendues pouvant complexifier l’intervention.
    • Nécessité de changer la technique chirurgicale en raison de difficultés rencontrées.
  • Post-opératoires immédiats :
    • Risque d’infections nécessitant parfois des interventions radiologiques ou chirurgicales supplémentaires.
    • Saignements pouvant requérir une intervention additionnelle, comme une embolisation, une transfusion ou une nouvelle opération.
    • Complications cardiovasculaires ou anesthésiques exigeant des soins en unité de soins intensifs.
    • Risque de pneumothorax nécessitant potentiellement l’installation d’un drain thoracique.
    • Complications digestives pouvant varier d’un retard de reprise du transit à une occlusion intestinale, ou nécessiter une intervention d’urgence en cas de fistule digestive.
  • Risques à long terme :
    • Formation de brides intra-abdominales pouvant causer des troubles digestifs.
    • Déformations ou affaiblissement de la paroi abdominale.
    • Risque d’insuffisance rénale chronique, d’hypertension artérielle.
    • Nécessité d’un drainage pour les collections liquidiennes ou abcès post-opératoires.
    • Troubles de sensibilité au niveau de la cicatrice.
    • Complications cutanées ou neurologiques liées à la position durant l’opération ou un alitement prolongé.
    • Possibilité de recourir à la dialyse temporairement ou de façon permanente.
    • Risque de récidive de la maladie nécessitant des traitements ultérieurs.

Suite d’intervention

Informations générales

Il est recommandé de limiter les efforts physiques et les déplacements significatifs durant le premier mois post-opératoire.

À votre sortie, vous recevrez des prescriptions qui pourront inclure des soins spécifiques et des injections quotidiennes d’anticoagulants pour minimiser le risque de thrombose veineuse. Il est crucial de poursuivre le traitement anticoagulant après votre sortie de l’hôpital. Le port de bas de contention est également conseillé pour une période minimale de 10 jours suite à l’opération.

Un courrier résumant votre situation médicale sera envoyé à votre médecin généraliste.

La période de récupération et le moment où vous pourrez reprendre le travail ou vos activités habituelles varieront selon votre récupération et la nature de l’intervention. Ces aspects seront abordés lors de vos discussions avec votre urologue concernant la reprise de vos activités et le plan de suivi post-opératoire.

Un rendez-vous de suivi post-opératoire avec votre urologue est prévu pour discuter des résultats de l’analyse microscopique de la tumeur rénale enlevée.

Précautions

Prévention des thromboses veineuses et des embolies pulmonaires Rester alité et immobile augmente le risque de thrombose veineuse. La présence de douleur dans une jambe, un sentiment de lourdeur ou une réduction de la flexibilité du mollet peuvent indiquer une thrombose veineuse et nécessitent une consultation médicale urgente. Pour prévenir cette condition, il est recommandé d’effectuer des contractions des mollets, de bouger les pieds, d’élever les jambes et, sur avis médical, de porter des bas de contention. Si vous ressentez une douleur thoracique, une douleur latérale, de la toux ou de l’essoufflement, consultez immédiatement, car cela pourrait signaler une embolie pulmonaire. Appelez votre médecin, votre urologue, ou les urgences en composant le 15.

Cicatrisation Les incisions chirurgicales peuvent potentiellement permettre l’entrée d’infections, d’où l’importance d’une bonne hygiène. Toute rougeur, chaleur ou gonflement de la cicatrice doit être évalué par un professionnel de santé. Le processus de cicatrisation prend plusieurs jours, pendant lesquels un léger saignement peut être arrêté par compression. Les sutures peuvent être résorbables ou nécessiter un retrait par un soignant. Le tabagisme et une mauvaise nutrition peuvent retarder la cicatrisation, qui ne doit pas être exposée au soleil pendant un an.

Troubles digestifs post-opératoires Le rétablissement d’un transit intestinal normal après une chirurgie abdominale peut prendre du temps. Il est normal de ne pas avoir de selles pendant plusieurs jours, mais l’absence de gaz, accompagnée de nausées ou de vomissements, nécessite une consultation urgente. Pour aider au rétablissement du transit :

  • Consommez de petites quantités, mâchez lentement et mangez dans le calme.
  • Arrêtez de manger dès que vous ressentez les premières gênes digestives.
  • Limitez l’apport liquidien pendant les repas mais assurez-vous de boire suffisamment entre ceux-ci.
  • Adoptez une alimentation équilibrée et variée, riche en protéines, et évitez les boissons gazeuses, les sauces riches, les fritures, les sucreries et les aliments gras.

Signes qui peuvent survenir et conduite à tenir

Ces circonstances exigent une consultation IMMÉDIATE avec votre urologue ou médecin généraliste :

  • Sueurs, difficulté à respirer, palpitations, ou pâleur de la peau
  • Présence significative de sang dans l’urine
  • Douleurs vives du côté de l’opération ou dans l’abdomen
  • Écoulement important au niveau de la cicatrice

Ces conditions requièrent une consultation RAPIDE avec votre urologue ou médecin généraliste :

  • Fatigue plus marquée que d’habitude
  • Douleurs musculaires
  • Température élevée
  • Douleurs au niveau des épaules ou de la cicatrice
  • Sensation de lourdeur du côté opéré, problèmes digestifs ou fièvre persistants

Il est conseillé de maintenir une hydratation suffisante. Il est normal que vos urines présentent des traces de sang durant les premiers jours suivant l’intervention.

Informations utiles

  • Hygiène personnelle : Vous êtes autorisé à prendre une douche dès que vous rentrez chez vous.
  • Activité sportive : Vous pouvez recommencer à faire du sport entre un et trois mois après l’opération, en fonction de votre récupération.
  • Conduite automobile : La prise de médicaments antidouleurs pouvant induire de la somnolence, conduire est envisageable uniquement avec l’approbation de votre chirurgien et si vous ne ressentez pas d’effets secondaires.
  • Voyages : Voyager est possible avec l’accord préalable de votre chirurgien, selon votre état de santé post-opératoire.
  • Vie sexuelle : La reprise des activités sexuelles peut se faire dès que vous vous sentez prêt et en bonne santé générale.

Pour toute question supplémentaire ou spécifique, n’hésitez pas à solliciter votre urologue ou votre médecin traitant.

Suivi post-opératoire

Le suivi post-opératoire que vous recevrez vise à atteindre trois buts principaux :

  • Confirmer qu’il n’y a pas de retour de la maladie en cas de tumeur maligne.
  • Contrôler le bon fonctionnement de vos reins.
  • Identifier toute complication potentielle qui pourrait survenir.

Durant votre rendez-vous de suivi, votre urologue discutera avec vous des résultats de l’analyse histologique de la tumeur, ainsi que du stade et des perspectives de votre condition. Ces informations détermineront la régularité et la méthode de votre suivi, qui comprendra des évaluations cliniques, ainsi que des tests biologiques et d’imagerie.

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