Votre urologue est disponible pour répondre à vos questions. L’objectif de cette procédure est d’insérer dans l’uretère, par les voies naturelles, un outil nommé urétéroscope afin de :
- Éliminer un calcul
- Traiter une tumeur
- Soigner une autre pathologie
- Effectuer un examen diagnostique
Rappel anatomique
Le rein est essentiel pour filtrer le sang, éliminant ainsi les déchets du corps. Généralement, une personne possède deux reins, positionnés de chaque côté de la colonne vertébrale, sous le thorax, dans l’abdomen. L’urine produite par les reins est acheminée vers la vessie par les uretères, où elle est retenue jusqu’à l’évacuation. Un seul rein est capable de remplir cette fonction de filtration.
Pourquoi cette intervention
Les analyses prescrites par votre médecin ont révélé la présence d’un calcul ou d’une anomalie au niveau des voies urinaires, nécessitant une intervention urologique pour traiter des tumeurs ou des troubles, qu’ils soient bénins ou malins, affectant les cavités rénales ou l’uretère. L’urétéroscopie permet à la fois de diagnostiquer et de traiter ces problèmes. Il est crucial de procéder à cette intervention, car sans diagnostic ou traitement, vous risquez de rencontrer diverses complications, telles que des douleurs, des saignements, de la fièvre ou une détérioration de la fonction rénale.
Existe-t-il d’autres possibilités ?
Certains calculs rénaux peuvent être soit surveillés de près, soit traités par des médicaments. Pour ceux nécessitant une intervention plus directe, il existe plusieurs options autres que l’urétéroscopie rigide (URS), telles que la lithotripsie extracorporelle, la néphrolithotomie percutanée et la chirurgie laparoscopique. Les tumeurs situées dans les cavités rénales ou l’uretère, ainsi que certaines conditions bénignes, peuvent nécessiter différentes approches chirurgicales, y compris l’ablation du rein et/ou de l’uretère. Votre urologue vous a recommandé l’URS après avoir évalué votre situation spécifique.
Préparation à l’intervention
Chaque procédure chirurgicale requiert une préparation spécifique qui varie d’une personne à l’autre. Il est crucial de suivre à la lettre les instructions fournies par votre urologue et l’anesthésiste. Le non-respect de ces directives peut entraîner le report de l’opération. Une consultation préopératoire avec l’anesthésiste est systématiquement requise avant toute chirurgie.
Il est essentiel d’informer votre urologue et l’anesthésiste de vos antécédents médicaux et chirurgicaux, de toute allergie connue ainsi que des médicaments que vous prenez, particulièrement si vous êtes sous traitement anticoagulant ou antiplaquettaire (tel que l’aspirine, le clopidogrel, les antivitamines K, etc.), car ils peuvent augmenter le risque de saignements pendant l’opération. Votre traitement pourrait nécessiter des ajustements ou des changements avant la procédure. De plus, un test urinaire est impératif avant de procéder à une urétéroscopie rigide (URS).
Principe de l’intervention
L’opération est généralement effectuée sous anesthésie générale. Un urétéroscope, un instrument optique d’environ 3 mm de diamètre, est inséré par les voies naturelles jusqu’à la vessie et, avec l’aide d’un fil guide préalablement placé, il est introduit dans l’uretère. Selon la position du calcul ou de la pathologie, l’urétéroscope peut être poussé jusqu’aux cavités rénales. Pour des raisons techniques, l’utilisation d’un instrument supplémentaire, nommé gaine de travail, peut s’avérer nécessaire.
Les calculs dans les voies urinaires peuvent être soit retirés directement avec des instruments spécialisés, soit fragmentés au préalable par des moyens tels que le laser ou un lithotripteur balistique. Les tumeurs situées dans l’uretère ou les cavités rénales peuvent être biopsiées et éliminées au laser.
Votre urologue vous présentera les différentes options de traitement pour d’autres affections de l’uretère et des cavités rénales. Durant l’intervention, l’urologue peut utiliser un appareil de radioscopie pour obtenir des images en temps réel et guider l’intervention. Une sonde urinaire peut être placée dans le rein ou la vessie à la fin de l’opération, dont le retrait est programmé ultérieurement par votre urologue.
Dans certains cas, une sonde en forme de double J est insérée quelques jours avant l’opération pour dilater l’uretère, facilitant ainsi l’accès pour l’urétéroscopie.
Suites habituelles
Il se peut qu’on vous prescrive des médicaments contre la douleur si nécessaire. Sans complications, vous serez en mesure de quitter rapidement l’établissement et un rendez-vous de suivi avec votre urologue vous sera fixé.
Si une sonde a été placée dans votre uretère, son retrait peut se faire sous anesthésie locale durant votre rendez-vous de suivi. Cependant, la présence de cette sonde peut entraîner certains inconforts, tels que le besoin fréquent d’uriner et une sensation de lourdeur sur le côté.
Pour les biopsies effectuées sur des tumeurs rénales, votre urologue vous informera des résultats lors de votre rendez-vous. Il est possible qu’une radiographie soit nécessaire avant votre consultation de suivi, selon les circonstances.
Risques et complications
La plupart du temps, l’opération que nous envisageons pour vous se réalise sans encombre. Néanmoins, il est important de reconnaître que toute intervention chirurgicale implique des risques et peut entraîner certaines complications, comme détaillé plus bas.
Ces complications peuvent dépendre de votre condition physique générale. De plus, l’opération nécessitera l’usage d’une anesthésie, soit locorégionale soit générale, qui n’est pas exempte de risques. Ces derniers vous seront détaillés lors de votre rendez-vous préopératoire avec l’anesthésiste.
Il est également possible de rencontrer des complications spécifiquement liées à la procédure chirurgicale, bien que celles-ci soient peu fréquentes.
Les risques courants associés à toute intervention chirurgicale comprennent?:
- Des infections, pouvant être localisées ou se propager dans tout le corps
- Des saignements qui peuvent mener à la formation d’hématomes et nécessiter, dans certains cas, une transfusion sanguine
- La formation de caillots sanguins pouvant entraîner une phlébite ou une embolie pulmonaire
- Des réactions allergiques à certains médicaments ou matériaux utilisés pendant l’opération
En ce qui concerne les complications spécifiques liées à l’intervention envisagée, il est important de noter que le risque de complications mettant en jeu le pronostic vital est extrêmement rare.
Pendant le geste opératoire
Il se peut que l’intervention ne puisse être réalisée comme initialement prévu en raison de particularités anatomiques, d’un état inflammatoire, ou pour d’autres motifs. Dans une telle situation, votre urologue pourrait devoir insérer temporairement une sonde urétérale pour faciliter l’écoulement de l’urine de l’uretère, en attendant de planifier une nouvelle opération. Cette sonde rendra plus aisée toute intervention ultérieure.
Concernant les lésions de l’uretère, il arrive que, selon les spécificités de l’opération et des conditions locales, l’uretère soit accidentellement endommagé. Cela peut entraîner un saignement qui, dans la majorité des cas, cesse de lui-même. Habituellement, cela ne nécessite pas de traitement particulier et la guérison s’effectue spontanément avec l’aide d’une sonde double J mise en place pour faciliter cette cicatrisation.
Dans les suites postopératoires précoces
- Coliques néphrétiques
- Infections des voies urinaires : celles-ci peuvent provoquer fièvre et frissons et nécessitent l’initiation d’un traitement antibiotique, pouvant allonger la durée de votre hospitalisation. Ce traitement antibiotique peut être continué après votre départ de l’hôpital. Dans de très rares cas, une infection peut être fatale.
- Hémorragie : généralement, elle s’arrête d’elle-même sans qu’une intervention supplémentaire soit nécessaire.
- Accumulation d’urine : une fuite urétérale peut entraîner une accumulation d’urine, formant un épanchement. Ce dernier peut parfois nécessiter une ponction pour être évacué et, dans de rares cas, une opération chirurgicale.
Risques à distance
- Intolérance à la sonde urétérale : l’inconfort causé par la sonde peut demander une prise en charge médicamenteuse. Ce désagrément disparaît avec le retrait de la sonde.
- Rétrécissement de l’uretère : après l’opération, il est possible que l’uretère cicatrise de manière à se rétrécir, créant une sténose. Un suivi par votre urologue est alors nécessaire dans les semaines qui suivent la procédure.
Suites d’intervention
Informations générales
Les prescriptions fournies lors de votre départ peuvent inclure des médicaments contre la douleur. Un courrier sera envoyé à votre médecin généraliste pour l’informer de votre situation médicale. Vous établirez avec votre urologue un calendrier pour la reprise de vos activités habituelles et les étapes de votre suivi postopératoire. Un rendez-vous de suivi avec votre urologue est prévu pour évaluer les effets du traitement et, si nécessaire, pour retirer une sonde double J.
Signes qui peuvent survenir et conduite tenir
Ces circonstances requièrent une consultation IMMÉDIATE avec votre urologue ou médecin généraliste :
- Sueurs, difficultés respiratoires, palpitations, et/ou une pâleur de la peau
- Fièvre
- Urines présentant un saignement abondant
- Douleurs aiguës sur le côté où le traitement a été effectué
Il est conseillé de consommer beaucoup de liquides. Il est normal que les urines soient légèrement sanglantes durant les jours suivant l’intervention.
Informations utiles
- Comment est-il possible de se nettoyer ? Vous êtes autorisé à prendre une douche dès votre retour chez vous.
- Est-il permis de pratiquer une activité sportive ? Vous pouvez reprendre vos activités sportives peu de temps après votre retour.
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