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L’objectif de la biopsie échoguidée de la prostate proposé est de prélever des échantillons de votre prostate afin de les examiner au microscope. Cette procédure vise à déterminer si l’irrégularité détectée lors de l’examen rectal, de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou du test du PSA est liée à un cancer de la prostate. Toutefois, il est important de noter qu’un résultat négatif de la biopsie ne permet pas d’éliminer complètement la possibilité d’un cancer.
Rappel anatomique
La prostate, une glande qui croît sous l’influence des hormones masculines nommées androgènes, se trouve sous la vessie et devant le rectum. Le canal de l’urètre, qui assure l’évacuation de l’urine, passe à travers elle. Cette glande joue un rôle dans la fonction de reproduction, étant engagée dans la production et la libération du sperme.
Principe de l’intervention
Un problème avec votre prostate a été identifié soit lors d’un examen rectal, soit à travers une imagerie par résonance magnétique (IRM), soit suite à un résultat anormal du test PSA. Plusieurs conditions liées à la prostate, telles qu’une infection, une inflammation, une hypertrophie bénigne de la prostate ou même un cancer de la prostate, peuvent être à l’origine de ces anomalies. Pour confirmer un diagnostic de cancer, il est indispensable d’examiner au microscope un échantillon du tissu prostatique prélevé.
Existe-t-il d’autres options ?
Les prélèvements de tissu prostatique par biopsie sont cruciaux et irremplaçables pour établir le diagnostic d’un cancer de la prostate.
Préparation à l’intervention
Chaque opération chirurgicale exige une préparation spécifique qui varie d’une personne à l’autre. Il est crucial de respecter les instructions fournies par votre urologue et votre anesthésiste. Ignorer ces directives peut entraîner le report de l’opération. Les biopsies peuvent être effectuées en ambulatoire ou, plus rarement, lors d’une hospitalisation traditionnelle. Généralement, elles se font sous anesthésie locale ou avec l’utilisation d’un gaz pour soulager la douleur, mais il est également possible de recourir à une anesthésie générale ou locorégionale. Avant l’examen, il est courant de vérifier l’absence de bactéries dans les urines par un entretien spécifique ou un examen bactériologique des urines (ECBU). Néanmoins, si une infection survient après une biopsie, la bactérie en cause provient rarement des urines.
Il n’est pas obligatoire de procéder à un examen sanguin de la coagulation sauf en présence de risques hémorragiques spécifiques. Une préparation digestive, telle qu’un lavement ou une douche rectale à la bétadine, peut être requise. Il n’est pas nécessaire de jeûner avant l’examen, sauf en cas d’anesthésie locorégionale ou générale.
Il est essentiel de communiquer certaines informations à votre urologue, notamment :
- Avoir pris des antibiotiques au cours des 6 derniers mois
- Avoir voyagé à l’international récemment, dans les 6 derniers mois
- Présenter des symptômes tels que des brûlures en urinant, des envies urgentes et fréquentes d’uriner, ou de la fièvre
- Être sous médication pour fluidifier le sang ou prendre des anticoagulants
- Avoir une anomalie rectale, en particulier une fistule ou un abcès près de l’anus survenu récemment
- L’existence d’hémorroïdes n’empêche pas la réalisation de l’intervention
- Avoir des allergies à certains médicaments
Afin de réduire significativement le risque d’infection suite à des biopsies effectuées par voie rectale, il est crucial de recevoir un antibiotique à titre préventif deux heures avant la procédure. Cela peut se faire sous forme de comprimés ou par perfusion. Selon les renseignements que vous aurez fournis à votre urologue, un prélèvement rectal pourrait être effectué et mis en culture avant la réalisation des biopsies.
Technique opératoire
En général, la procédure prend moins d’une heure. Vous serez allongé, soit sur le dos, soit sur le côté. L’urologue insère par l’anus une sonde échographique, qui est sécurisée, lubrifiée et munie d’un dispositif de guidage. L’insertion de la sonde échographique cause habituellement un léger inconfort. Il y a deux méthodes différentes pour effectuer les biopsies.
Première technique
Les prélèvements sont effectués à travers le rectum. L’urologue peut d’abord désinfecter le canal anal et le rectum avec un antiseptique, avant d’injecter un anesthésique autour de la prostate en passant par le rectum. Ensuite, les biopsies sont réalisées à l’aide d’une aiguille, également à travers le rectum. Cette aiguille est actionnée par un dispositif qui génère un bruit sec pouvant être surprenant. La procédure de ponction est habituellement indolore.
Deuxième technique
Les biopsies sont effectuées à travers la peau du périnée. L’urologue commence par désinfecter cette zone avec un antiseptique, avant d’appliquer une anesthésie locale sous la peau. Les prélèvements sont ensuite réalisés à l’aide d’une aiguille qui traverse la peau, activée par un dispositif qui produit un bruit sec et peut être inattendu. Généralement, la ponction est sans douleur. Les échantillons de tissu prostatique recueillis sont ensuite envoyés pour analyse à un laboratoire d’anatomopathologie. Après avoir terminé la série de biopsies, il vous sera peut-être conseillé de vous lever doucement pour éviter un éventuel malaise.
Suites habituelles
Il est courant d’observer des saignements pendant quelques heures à quelques jours après la procédure. Ces saignements peuvent se manifester dans les selles, l’urine, et l’urètre en dehors des périodes de miction, ainsi que dans le sperme, qui peut présenter une coloration sombre pendant plusieurs semaines. Dans la grande majorité des cas, ces saignements sont légers et cessent sans nécessiter de traitement spécifique.
Les douleurs post-procédure sont inhabituelles et tendent à se résorber rapidement, bien qu’un traitement antalgique puisse être recommandé pour quelques jours dans certains cas.
Les patients peuvent généralement reprendre leurs activités normales le lendemain des biopsies. Il est conseillé de limiter l’activité sexuelle pendant quelques jours suivant la biopsie.
Les résultats des biopsies seront transmis par le laboratoire à votre urologue après un certain temps. Vous aurez discuté au préalable avec votre urologue de la manière dont ces résultats vous seront communiqués. Il est possible qu’un rendez-vous spécifique soit organisé pour en discuter.
Risques et complications
Dans la plupart des situations, l’opération qui vous est suggérée se réalise sans incident. Néanmoins, il est important de noter que toute procédure chirurgicale implique certains risques et peut entraîner des complications, comme mentionné ci-après.
Votre état de santé global peut influencer l’apparition de certaines complications. De plus, toute chirurgie nécessite l’usage d’une anesthésie, soit locorégionale, soit générale, qui présente ses propres risques. Ces derniers vous seront détaillés lors de votre rencontre préopératoire avec l’anesthésiste.
Bien que les complications directement liées à l’acte chirurgical soient rares, elles restent une possibilité.
Les complications susceptibles de survenir dans toute intervention chirurgicale incluent :
- Infection, qui peut être soit localisée, soit étendue à l’ensemble du corps
- Saignements pouvant conduire à la formation d’un hématome, et, dans certains cas, nécessitant une transfusion sanguine
- Phlébite (formation d’un caillot dans une veine) et embolie pulmonaire (blocage d’une artère dans les poumons)
- Réaction allergique
Les complications propres à cette procédure chirurgicale, listées selon leur fréquence, comprennent :
- Infection, spécifiquement une prostatite aiguë
- Difficulté à uriner, connue sous le nom de rétention urinaire
Une prostatite aiguë, ou infection de la prostate
Elle peut se révéler par des symptômes tels que de la fièvre, des frissons similaires à ceux de la grippe, une envie pressante d’uriner, et des sensations de brûlure lors de la miction. Ces symptômes doivent vous inciter à agir rapidement et à vous diriger sans tarder vers le service d’urgence recommandé par votre urologue. Là-bas, vous recevrez immédiatement un traitement antibiotique spécifique, différent de celui préventivement administré avant les biopsies. Un traitement tardif ou inapproprié peut entraîner des complications graves comme une septicémie, voire le décès.
Si vous observez des symptômes indiquant une infection :
- Contactez sans délai votre urologue et votre médecin généraliste.
- Une admission hospitalière en urgence est nécessaire.
- Montrez cette note au médecin urgentiste, car il faudra choisir un antibiotique adapté en tenant compte de celui pris avant la biopsie.
Par exemple, si un antibiotique de la famille des Quinolones a été utilisé avant la biopsie, il est conseillé d’opter pour un traitement par voie intraveineuse combinant une Céphalosporine de 3ème génération (comme le Cefuroxime ou la Ceftriaxone) avec un Aminoside.
Une cellulite, ou infection des tissus sous-cutanés
Elle peut se révéler par des symptômes tels que fièvre et frissons, similaires à ceux d’une grippe. Elle se manifeste souvent initialement par une rougeur et une sensation de chaleur sur la peau du périnée (la zone située entre les testicules et l’anus), ce qui indique une situation potentiellement sérieuse.
Ces symptômes doivent être pris très au sérieux, et vous devriez immédiatement vous diriger vers le service d’urgence recommandé par votre urologue. Sur place, vous recevrez un traitement antibiotique spécifique, différent de celui que vous avez éventuellement reçu avant les biopsies. Un traitement retardé ou inapproprié augmente le risque de développer une septicémie, pouvant entraîner le décès.
La rétention d’urines
Elle se traduit par une incapacité à uriner ou par le besoin urgent et fréquent d’uriner de faibles quantités. Tandis que les difficultés légères à uriner sont communes, l’incapacité totale d’uriner reste exceptionnelle et peut résulter d’un saignement dans la vessie ou de multiples biopsies de la prostate. Dans ce cas, il est crucial d’instaurer un système de drainage urinaire d’urgence, via une sonde ou un cathéter.
Ces symptômes doivent vous inciter à agir rapidement et à consulter le service d’urgence recommandé par votre urologue sans délai.
Les saignements rectaux (rectorragies) peuvent être significatifs et requièrent une consultation d’urgence si ceux-ci continuent de façon abondante.
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